L’auto-rééducation correspond à la pratique de la rééducation par le patient lui-même grâce à des exercices spécifiques prescrits par son thérapeute. Après un accident ou un traumatisme, un nombre élevé de patients privilégient la rééducation à domicile plutôt qu’avec des séances de rééducation chez leur professionnel de santé ou encore avec une hospitalisation dans des établissements spécialisés.
Pourquoi avoir recours à l’auto-rééducation ?
Souvent, suite à une opération, la blessure du patient est extrêmement douloureuse et le thérapeute se retrouve généralement face à un individu anxieux, ayant peur de la douleur et réticent à la réalisation des mouvements. Cette peur entraîne pour le patient l’impossibilité de se décontracter et engendre de nouvelles douleurs lors des manipulations. De ce fait, et afin d’éviter le cercle vicieux douleur-raideur, il est essentiel d’effectuer des mobilisations en amont.
L’auto-rééducation va donc permettre au patient de contrôler sa propre douleur en contrôlant l'amplitude, la vitesse et la durée de l’exercice. Il pourra prendre confiance en lui et ainsi commencer la rééducation dès les premiers jours après l'opération. Au-delà de la rééducation classique, l’auto-rééducation permettra aux patients d’entretenir les bienfaits des séances de rééducation supervisées par un thérapeute en réalisant certains exercices chez eux.
L’auto-rééducation et le rôle du praticien/patient :
Les évolutions que subit notre société actuelle ont eu un impact sur le rôle attribué aux professionnels de santé. En effet, aujourd’hui, le patient devient de plus en plus acteur de sa propre santé. Son thérapeute doit donc s’adapter et être en mesure d’évaluer de manière précise les besoins, attentes et connaissances de son patient afin de pouvoir lui permettre de réaliser par lui-même ses exercices de la manière la plus efficace et efficiente possible.
De ce fait, le concept d’auto-rééducation positionne le thérapeute dans une posture éducative au premier abord alors que le patient est devenu un acteur actif, expert et participant aux soins. Cette évolution sera sans doute décisive pour le futur de la rééducation classique.
Les limites de l'auto-rééducation
Chaque année des millions de patients sont diagnostiqués comme ayant besoin de rééducation. Dans la majorité des cas, ce besoin peut être comblé par l'auto-rééducation.
Cependant, la réussite de l’auto-rééducation dépend fortement de la personnalité du patient. Un patient de nature anxieuse sera en état de tension et de stress continu sur le plan physique et moral et cela l’empêchera de se détendre et de bien réaliser son programme d’auto-rééducation. Un patient hyperactif ne supportera pas les remarques et sera impatient de finir rapidement ses exercices au risque de ne pas respecter les consignes de sécurité ni les temps de repos entre les différents mouvements ce qui peut engendrer des douleurs ou inflammations secondaires.
En effet, bien que l'observance de l'exercice à domicile soit le facteur le plus important de la récupération, les patients négligent souvent d'effectuer les exercices correctement ou aussi souvent que prescrit.
L'auto-rééducation, l'éducation thérapeutique et la loi en France
Depuis quelques années, l’auto-rééducation est reconnue par la Haute Autorité de Santé (HAS), par la Société Française de Médecine Physique et réadaptation (SOFMER) et par la Société Française d’Arthroscopie (SFA) qui conseille une auto-prise en charge en amont.
Cette pratique fait en plus l’objet de plusieurs lois inscrites dans le code de la santé publique. La première loi est actée en 2009 :
➢ Loi n°2009-879 du 21 juillet 2009 – art. 84 indique que « L'éducation thérapeutique s'inscrit dans le parcours de soins du patient. Elle a pour objectif de rendre le patient plus autonome en facilitant son adhésion aux traitements prescrits et en améliorant sa qualité de vie. »
Découvrez notre application de coaching vidéo ultra personnalisable :