Il existe de nombreux freins à la pratique d’activité physique chez les Français et Françaises. Comme il s’agit d’un des enjeux de santé publique défini comme prioritaire par les institutions politiques françaises, de nombreuses publications paraissent pour identifier les meilleurs moyens d’encourager l’activité physique.
Les professionnels de santé font partie des personnes qui peuvent initier, encourager ou maintenir un certain degré d’activité physique. Cela passe par la prescription d’activités physiques adaptées (APA).
Que sait-on des stratégies qui fonctionnent mieux que les autres pour lever les freins à l’activité physique ? Comment les professionnels de santé peuvent y participer activement ? Par le biais de quels outils ?
C’est à ces questions que nous répondrons dans cet article !
Des dizaines d’études montrent qu’un nombre significatif de patients ayant une maladie chronique ne participent pas aux programmes d’activités physiques qui leur sont proposés et que les taux d’abandon au cours de ces programmes sont élevés. De plus, chez celles et ceux qui s’engagent, un faible pourcentage d’entre eux maintiennent une activité physique lors du retour à domicile, une fois les programmes supervisés achevés.
Pourquoi ? Voici les principaux freins identifiés :
Ces études permettent d’identifier des pistes d’action pour lever ces freins. Voici un échantillon d’entre-elles :
Les professionnels de santé font partie des interlocuteurs privilégiés pour initier ces changements chez les patients. Pour au moins 3 raisons :
Les données cliniques et les réflexions théoriques accumulées depuis 20 ans justifient la mise en œuvre de programmes thérapeutiques pour le traitement et la prévention des maladies chroniques ciblant les comportements, comme l’inactivité physique. Depuis les années 2010, les médecins sont incités par l’HAS et d’autres instances à prescrire une intervention non médicamenteuse telle que l’APA.
Un des moyens de prescrire l’APA passe par la télérééducation ou téléréadaptation. Des technologies faciles à prendre en main permettent aux patients de continuer à être supervisés par des professionnels de santé ou des enseignants APA depuis leur domicile.
Les patients ont accès à des programmes d’exercices spécialement conçus pour eux et sont suivis à distance pour maintenir leur motivation. Des outils leur permettent également de quantifier leur progrès au regard des objectifs fixés.
Les prescriptions de séances de kinésithérapie en établissement ou en cabinet libéral restent toujours possibles pour encourager l’APA. Mais elles n’incitent pas forcément à l’autonomie.
Les titulaires d’une licence ou d’un Master en Activités physiques adaptées sont aussi en première ligne pour encourager l’activité physique. En structure comme en libéral, ils proposent différentes prestations individuelles ou collectives pour inciter au changement.
Nous connaissons de mieux en mieux les principaux obstacles à la pratique régulière et suffisante d’activité physique. Pour cela, de nombreux outils et programmes se sont développés. À chaque patient et équipe (para)médicale d’identifier ceux qui lui semblent les plus adaptés !
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Sources : Boiché J, Perrin C, Ninot G, Varray A. Barrières à l’activité physique : constats et stratégies motivationnelles. Bull Epidémiol Hebd. 2020;(HS):34-7. http://beh.santepublique france.fr/beh/2020/HS/2020_HS_7.html. Ninot G, Vinet A, Walther G, Freyssenet D, Guiraud T, Carré F. Justification scientifique de la prescription en première intention de programmes d’activité physique à visée thérapeutique dans les maladies chroniques. Bull Epidémiol Hebd. 2020;(HS):17-22. http://beh.santepubliquefrance.fr/ beh/2020/HS/2020_HS_4.html