Découvrez le témoignage de Franck Dubois, kiné spécialisé en sénologie et membre du RKS.
Utilisateur d'Axomove depuis plusieurs années, il nous partage son expérience et sa manière de travailler avec Axomove et ses patientes.
1. Pouvez-vous , vous présenter en quelques mots (lieu d’exercice, vos spécialisations notamment le suivi de patiente atteinte de cancer...)
Je m’appelle Franck Dubois, je suis kinésithérapeute et éducateur sportif. Je travaille ici depuis une bonne trentaine d’années à Saint André dans un cabinet libéral, après avoir travaillé en clinique chirurgicale. Je suis spécialisé dans toutes les rééducations cicatricielles, qu’elles soient liées au cancer du sein, aux cancers maxillofaciales et également toutes les cicatrices post-traumatiques et post-opératoires.
2. Pouvez-vous nous présenter ce qu’est le RKS et comment les patientes peuvent bénéficier de votre suivi?
Le Réseau des Kinés du Sein (le RKS) est né il y a maintenant deux ans et demi, pendant le confinement. Notre volonté était de réunir des kinésithérapeutes qui pratiquaient la rééducation en sénologie, notamment du cancer du sein et de certifier leurs compétences, de les faire adhérer à une charte de prise en charge des patients, de façon à ce qu’on ait une prise en charge uniforme, personnalisée. Il y a aussi une obligation de formation continue pour continuer à monter en gamme dans une spécialité de rééducation qui évolue beaucoup - du fait de l’évolution des techniques chirurgicales, des techniques de différents traitements oncologiques, radiothérapiques et de leurs conséquences physiques sur nos patientes.
Aujourd’hui, comme on a un diagnostic qui est très précoce, nos patientes ne subissent pas les effets du cancer directement : ce qui est délétère pour elles, ce sont les effets des traitements (ce qui est un paradoxe). On a décidé que c'était important de réunir les kinésithérapeutes, de les former pour cette prise en charge.
L’objectif du RKS est basé sur la prise en charge par un kinésithérapeute spécialisé formé par la rééducation post cancer du sein. Nos patientes se connectent simplement au site du RKS, elles remplissent un petit questionnaire, elles sont géolocalisées et sont mises en relation avec plusieurs kinésithérapeutes proches de chez elles (adhérents du RKS formés, qui vont pouvoir les prendre en charge à tout moment dans leur traitement). Elles ont accès sur le site du RKS à une brochure d’exercices physiques pour les accompagner tout au long de leur traitement (brochure qu’elles peuvent télécharger avec un QR Code). On espère avec Axomove compléter par les exercices et les visios depuis l’application Axomove.
3. Qu’est-ce qu’apporte la kinésithérapie aux patientes atteintes de cancer du sein ? Et à quel moment doit démarrer le suivi ?
La rééducation est essentielle quelle que soit le type d’opération : que l’on ait fait une tumeur rectumite (l'ablation d’une petite tumeur) ou une mastectomie totale. On va avoir besoin de rééducation car cette opération, cette intervention, va avoir des effets sur la posture, sur l’épaule, le cou, sur le dos. On va aussi traiter les cicatrices, les différentes conséquences du tissu cicatriciel (les cornes, les brides rétractiles…). On va pouvoir traiter tout ce qui concerne les œdèmes, le fameux lymphœdème (heureusement on en a de moins en moins) et l'œdème du sein en lui-même. On va se retrouver avec un bon nombre de lésions et d'atteintes physiques qui nécessitent une prise en charge par la rééducation. Cette rééducation, son intérêt est qu’elle soit la plus précoce possible (dès les premiers jours post-opératoires) et l'accompagnement va aller jusqu’à la reprise professionnelle, sportive, affective de la patiente, jusqu’à sa reconstruction (reconstruction mammaire). Le kinésithérapeute va intervenir pendant toutes les phases.
4. Un des symptômes importants du cancer est la fatigue, comment faites-vous pour motiver les patientes à pratiquer une activité physique ?
L’activité physique va être essentielle et va être démarrée très précocement. Elle a pour objet une remise en forme, mais aussi se réapproprier son propre corps. Les interventions vont modifier le schéma corporel, modifier la perception de son corps (si par exemple on a eu une mastectomie avec la pose d’une prothèse rapprochée, le schéma corporel a complètement changé). Il faut s’approprier ce corps étranger dans le corps. Les patientes ont du mal à se regarder dans la glace en post opératoire, du mal à toucher leurs corps, du mal à supporter le regard de l’autre… C’est nous, kinésithérapeutes, qui les voyons après les chirurgiens, c’est devant nous qu’elles se déshabillent. Il y a tout un travail de réappropriation de son corps que va permettre l’activité physique. Les exercices qu’on va prescrire notamment à la maison vont permettre à la patiente seule, avec son écran d’effectuer un certain nombre de mouvements, de retrouver des sensations qu’elles avaient pu ressentir au cabinet mais qu’elles vont pouvoir développer et ça a un effet vertueux surtout dans la phase précoce de réappropriation de son propre corps. On va le développer avec des objectifs purement thérapeutiques, de récupération de la posture, de récupération de certains groupes musculaires (au niveau des épaules, du rachis…) et puis toute la réathlétisation et le réentrainement général à l’effort. Au moment de la chimio, il est important d’entretenir son capital musculaire. On va beaucoup travailler cet aspect. En fonction des temps de prise en charge du cancer du sein, l'activité physique va jouer un rôle primordial : l’objectif final étant la reprise d‘une activité physique normale, comme avant (son activité sportive par exemple) et d’être prête pour pouvoir accomplir de nouveaux des gestes professionnels, sportifs, de retrouver de l’endurance et de retrouver son corps comme on l’avait auparavant.
5. Nous savons aujourd’hui que la pratique d’exercices et d’une activité physique régulière peut réduire de 70% le risque de rechute de cancer du sein, quels exercices proposez-vous aux patientes que vous accompagnez ?
En fonction des étapes de la rééducation, on va proposer un certain nombre d’exercices spécifiques et de rééducation. Le but c’est qu’elles puissent véritablement retrouver de la tonification musculaire, du travail d’étirement, de posture et la réathlétisation pour pouvoir passer sans encombre au travail physique. L’objectif c'est qu’elles poursuivent avec des exercices une activité physique pendant le temps du traitement, le temps qu’elles puissent retourner dans un club sportif. Il existe des pratiques adaptées dans des clubs spécifiques, souvent en milieu hospitalier, pour la prise en charge des personnes atteintes d'un cancer car parfois la démarche de retourner dans son ancien club sportif est un peu difficile.
Il y a tout un travail de réappropriation qui est nécessaire. Le but ultime c’est d’arriver à retrouver son activité physique avec tout le côté social, culturel et bien-être. On a aussi des patientes qui vont découvrir l'activité physique, se remettre à l’activité physique par le biais du traitement et de l’accompagnement qu’on va faire qui n’avait pas forcément une pratique élevée auparavant. Dans cette perspective de prévention de la rechute, on va insister beaucoup sur l’activité physique qu'elles vont devoir entreprendre pendant la rééducation. C’est véritablement un élément d'accompagnement de nos traitements qui est essentiel et concomitant dans notre travail.
Même auparavant, même avant un cancer, le fait d’avoir une activité physique régulière est un facteur de prévention et c’est pour ça qu’Axomove est très bien : c’est le médicament du 21ème siècle. Dans notre système de santé, on ne pourra pas maintenir une dépense à un tel niveau. La dépense santé dans le PIB (Produit Intérieur brut) du pays ne fait que monter. Le meilleur médicament c’est l’activité physique. On a avec Axomove un outil qui permet à chacun, dans des milieux différents, de s’approprier une pratique sportive ou un minimum vital d’exercices physiques, que ce soit la prévention, des problèmes ostéo ou articulaires.. On est dans quelque chose de vertueux. Dans notre traitement, la prévention va être un enjeu primordial.
6. Comment intégrer vous l’utilisation de la solution Axomove dans vos suivis?
Comment intègre-t-on Axomove dans la pratique du kinésithérapeute en rééducation en sénologie ? Eh bien, très rapidement. Parce que dès le début se pose des problèmes posturaux (notamment au niveau de l’épaule et du dos). La personne qui a été opérée a tendance à se replier, à prendre une position fœtale pour éviter de mobiliser les tissus qui viennent d’être opérés. On va avoir une modification du schéma corporel et une modification des tensions musculaires au niveau de l’épaule. Tout notre travail va être un travail d’ouverture, de se réapproprier, de faire sentir cette position rétractée, de l’amener vers l’ouverture. Dès le début, on va permettre la réalisation d’un certain nombre d’exercices de base qui vont permettre le maintien de la posture et la prise de conscience de la correction de la posture. Tout au long de la rééducation, en fonction des différents objectifs, entre les séances, on va pouvoir garder la personne mobilisée sur son traitement et l’associer complètement dans les exercices de récupération de son épaule, de tonification plus générale, simplement de retrouver du mouvement, de bouger, une meilleure proprioception de son corps. Le traitement va être intégré en continu, pour entretenir les bénéfices et gains obtenus pendant les séances, mais en même temps de façon à maintenir la motivation de la patiente entre les séances (qui peuvent être interrompues par les différents traitements si une chimiothérapie ne se passe pas très bien). Cela permet de garder le lien avec la patiente, qu’elle poursuive son entraînement physique alors qu’elle ne peut pas forcément venir au cabinet. Tout ce travail va être intéressant. Si la personne est malade, on peut le travailler en visio. La solution Axomove va être pertinente pendant tout le traitement.
Dans les retours patients que j’ai, j’ai rencontré des patientes qui avaient beaucoup de difficultés avec la réappropriation de leur schéma corporel. Le fait de bouger seule, de faire des mouvements, cela leur a permis de se rendre compte qu'en bougeant elles avaient des sensations positives, que cette partie du corps n'était pas inerte, morte, sans sensations… Le fait de bouger les à beaucoup aidé dans cette phase de récupération. La progressivité des exercices va nous permettre de progresser avec elles, de modifier les exercices prescrits pour passer à des étapes suivantes, jusqu’à la réathlétisation, jusqu’à des efforts plus importants. Les patientes sont aujourd’hui en majorité demandeuses d’être actrices de leur traitement, de ne pas être passives, de se prendre en charge elles-mêmes. Ce besoin d'autonomie est fondamental pour la patiente mais aussi fondamental pour nous. Le but c’est qu’elles s'autonomisent complètement de nous, du traitement. Souvent on a du mal en fin de rééducation à ce qu’elles “coupent le cordon”, car on est les derniers de la chaîne médicale avec lesquels elles ont encore un lien de façon continue. Le fait d’avoir le suivi par Axomove permet de couper le cordon en fin de rééducation, en sachant qu’elles ont toujours ce suivi avec l’application et qu’à un moment ou un autre elles peuvent revenir vers nous, pour une séance, pour faire un petit bilan, ou pour modifier les exercices dans le temps…
En clair, il y a un accompagnement avec le travail de l’application qui va être continu, du début de la prise en charge jusqu'à la fin. En termes d’image pour le kinésithérapeute, c’est vraiment un outil très intéressant. Peu de kinésithérapeutes proposent du travail à effectuer à la maison. C’est très valorisant pour un kiné. Une solution comme Axomove nous permet aussi de bien contrôler le traitement plutôt que d’aller chercher des vidéos sur Internet (parfois nos patientes s'abîment plus qu'autre chose ou font des exercices contraires ou contre indiqués à ce qu’on souhaiterait). On garde une totale maîtrise et le feedback qui nous permet de voir l’effectivité et de reprendre les points difficiles. Parfois, on ne se rendrait pas compte que certains exercices restent difficiles dans leur répétition ou exécution et le fait d’avoir le retour par l’application nous permet d'améliorer et de corriger la séquence d’exercices.
Découvrez comment Axomove aide les kinésithérapeutes à proposer une offre de soin innovante :