Depuis ces dernières années, le nombre de personnes âgées est en constante augmentation. A ce jour, on recense plus d’1 milliard de personnes âgées de plus de 60 ans et il est prévu que d’ici 2050 la proportion mondiale des 60 ans se voit doubler passant alors à 2,1 milliard.
Les raisons de cette augmentation sont multiples: progrès sanitaires, médicaux, sociaux qui ont permis de réduire les risques de santé et d’augmenter les chances de survie à chaque âge.
Nous vivons donc plus longtemps, mais vivons-nous pour autant plus longtemps en bonne santé? [1]
L’espérance de vie est de 78,4 ans pour les hommes, 84,8 ans pour les femmes. L’INSEE projette un allongement continu de l’espérance de vie d’ici à 2060, elle devrait être aux alentours de 86 ans pour les hommes et 91,1 ans pour les femmes. [2]
L’allongement de la vie ouvre des possibilités, non seulement pour les personnes âgées et leur famille, mais aussi pour la société dans son ensemble. Ces années supplémentaires sont l’occasion de se lancer dans de nouvelles activités, par exemple une formation complémentaire, une nouvelle carrière ou une passion longtemps négligée. Les personnes âgées apportent également des contributions très variées à leur famille et à leur communauté. Néanmoins, l’ampleur de ces possibilités et de ces contributions est largement tributaire d’un facteur essentiel : la santé.
Une enquête européenne EU-SILC (European statistics on income and living conditions) a permis d’apporter des réponses à la question: “gagne-t-on des années de bonne santé ou vit-on plus longtemps avec des maladies ?”
Il en ressort que les populations européennes passent un temps non négligeable après 50 ans avec des gênes dans les activités du quotidien. Plus de 4 personnes sur 10 dans l'UE âgées de 65 ans et plus ont signalé des limitations dans les activités de ménage par exemple.
Les Ehpad (établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes)sont de plus en plus saturés avec une augmentation constante des demandes et un manque accru de professionnels de santé dans ces établissements pour prendre soin des plus âgés.
A ce jour en France, on compte près de 623 000 personnes résidentes dans l'un des 7200 Ehpad et ce sont pas moins de 930 000 résidents qui sont prévus d’ici 2050, soit une augmentation de 67% du taux d’occupation en 30 ans. [3]
Par ailleurs, 720 980 personnes âgées sont en état de dépendance sévère et la prévision d’ici 2050 est alarmante ! [4] Surtout lorsque l’on sait qu’un tiers des résidents souffre de détresse psychologique et que près de la moitié des résidents consomment des antidépresseurs soit presque 3 fois plus que les personnes qui vivent chez eux.
Ces années vécues avec des limitations d’activité sont un problème de santé publique car, même si elles ne se limitent pas aux situations les plus sévères de dépendance, elles s’accompagnent d’une réduction de la participation sociale et de besoins accrus en matière de soins. [5] Il est donc essentiel de mettre en place le plus précocement possible des moyens pour éviter que ces situations de dépendance ne se mettent en place et améliorer la santé globale des personnes âgées.
Pratiquer une activité physique tout au long de la vie à de nombreux avantages, y compris augmenter la longévité. Une récente analyse a constaté que les personnes qui se livraient à 150 minutes d’activité physique d’intensité modérée par semaine réduisaient de 31 % leur taux de mortalité par rapport à celles qui étaient moins actives et les bénéfices étaient encore plus importants chez les plus de 60 ans.
En effet, l’activité physique a de nombreux autres avantages à un âge plus avancé. Comme par exemple: l’amélioration des capacités physiques avec une diminution du risque de fracture et une amélioration de la force, une diminution du déclin cognitif, la prévention des maladies chroniques (diabète, les maladies cardiovasculaires), une meilleure autonomie (comme par exemple une amélioration de la marche, porter plus facilement ses courses…).
Pourtant, malgré les bénéfices évidents de l’activité physique, la proportion de la population respectant le niveau recommandé d’activité physique diminue avec l’âge, et l’analyse des données de l’étude SAGE et de l’Enquête de la Santé dans le monde de l’OMS suggèrent que près d’un tiers des personnes entre 70 et 79 ans et la moitié des personnes âgées de 80 ans ou plus ne parviennent pas à suivre les recommandations de base de l’OMS concernant l’activité physique chez les personnes âgées. [6-7]
Certains pays ont intégré l’amélioration des années de vie en bonne santé dans leurs objectifs gouvernementaux comme par exemple au Royaume-Uni où a été lancé le projet de “aging society grand challenge” qui a pour objectif principal d’ajouter 5 années de vie en bonne santé à la durée de vie moyenne d’ici 2035 et à réduire les inégalités en matière de santé. [8]
SOURCES :
[1] https://www.who.int/fr/news-room/fact-sheets/detail/ageing-and-health
[3] https://drees.shinyapps.io/projection-pa/
[4] https://drees.shinyapps.io/projection-pa/
[5] https://journals.openedition.org/ress/3744
[6] http://apps.who.int/iris/bitstream/handle/10665/206556/9789240694842_fre.pdf?sequence=1
[7] https://bjsm.bmj.com/content/54/24/1451
[8] https://www.gov.uk/government/publications/industrial-strategy-the-grand-challenges/missions
https://www.insee.fr/fr/statistiques/3560963
https://www.thelancet.com/journals/lanepe/article/PIIS2666-7762(20)30023-5/fulltext